Partie I, ici. Partie II, par là. Partie III.
Plus loin, se disait-elle visage empourprée au bord de l’évanouissement, tentant de rassembler ses pensées, un peu plus loin, à quelques mètres de là, derrière ce mur sale et froid couvert de graffitis, plus loin se répétait-t-elle, il y a la rue principale, au trottoir pavé, mille et une fois arpentée. D’un côté la boulangerie, devanture en vieux bois peint où elle avait tant de plaisir à laisser couler ses doigts, vitraux sales du soupirail d’où filtrait même au plus tard de la nuit, une lumière ocre et parfumée. Herbes folles courant le long du trottoir, et ces quelques marguerites écloses entre pierres et béton, là où on n’espérait pas les voir résister. Plus loin encore, si l’on s’engageait dans une ruelle étroite, délaissant le soleil pour l’humidité fraiche d’un lieu discret, si l’on se faufilait derrière les larges poubelles du seul hôtel de la ville, avec un peu d’astuce on découvrait l’accès à un beau jardin perdu entre de hauts immeubles. En appuyant à un endroit précis d’une des épaisses planches en bois de la solide palissade, celle-ci pivotait légèrement sur elle-même, laissant suffisamment de place pour qu’un enfant puisse s’y glisser. Un ilot de verdure cerné de murs aveugles s’épanouissait alors, tel un joyau verdoyant, solitaire et caché, sa seule ouverture officielle, une haute porte en fer était ceinturée par une large chaine cadenassée, en interdisait à quiconque l’accès. Plus loin, se souvenait Luz comme si elle s’y trouvait à cet instant précis, entre les roses sauvages et le grand figuier, tout au fond de ce précieux jardin qu’elle connaissait si bien et que, non, jamais, elle ne partagerait avec personne, sur l’immense mur en pierres apparentes, le grand lilas s’épanouissait, grappes lourdes et odorantes, mille petites fleurs tendues et généreuses. Avec la douceur des jours derniers, avec ce printemps qui n’en finissait plus de se déployer, Luz ne se lassait pas d’y enfouir son nez, tenant délicatement les hampes fleuries entre les mains réunies, passant des heures à l’abri du monde extérieur. Plus loin, au cœur même de ce petit paradis connu d’elle seule, il y avait le vent caressant mollement les feuilles et les fleurs qu’elles accueillaient, plus loin, bien trop loin, il y avait calme et tranquillité.
Texte : Louise Imagine
Heureux de te lire, et de suivre Sans Titre… Merci à toi pour tes passages.
Hâte de continuer la lecture. .)
Merci à toi Xavier. Merci pour ton message qui éclaire ma journée ! J’espère continuer peu à peu à poster la suite de l’histoire et surtout qu’on arrivera à se voir en juillet.