Isabelle Pariente-Butterlin n’a fait l’immense bonheur de généreusement déposer ses textes, ici, accompagnés de mes images. Notre conversation reprenant alors, pour ma plus grande joie. Une respiration, mouvante.
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VIVRE ! – Partie I –
Elle, vivante. Mouvante et émouvante.
Dans le présent.
La retenir, par le bras : « ne pars pas ». Pas encore, ne pars pas tout de suite. Ne servirait à rien.
Tu peux partir d’un éclat de rire, d’un rire éclatant, mais ne pars pas, pas tout de suite.
Je ne peux qu’évoquer les possibles et suivre la ligne mouvante sur laquelle la présence est une grâce et les déplace.
Toute présence est une grâce.
On dirait que tu ponctues l’espace, toi, signe calligraphié sur la page du monde.
Les mots ne sont rien d’autre qu’une danse vivante sur le monde. Je ne sais pas où tu vas. Tu danses des mots dans le silence du monde. Il me semble que tu danses un langage, pure légèreté et caresse dans l’espace. Je ne le parle mais je lis à la surface du monde.
Ne t’efface pas de mon champ de vision, ne sors pas, hors cadre, tu t’éloignes. Je ne veux pas te retenir. Je ne veux pas arrêter le mouvement.
Le mouvement est la vie, je ne peux pas te retenir.
Tu es un signe, une ponctuation … Je ne sais pas. Dans mon rêve, tu te transformes en calligraphie d’une langue que je ne parle pas mais que je lis aussi précisément que je peux.
Tu inscris dans le monde les signes complexes et aléatoires d’une phrase que tu déploies. Parfois, tu la ponctues de rires éclatants. Je suis un peu en arrière, tu ris et des éclats de rires retombent sur moi. Ils ne me blessent pas, rien de coupant en eux.
Ta présence sur le monde garde sa part de mystère dans laquelle tu t’enveloppes dans la fraîcheur d’un printemps pas encore advenu.
Texte : Isabelle Pariente-Butterlin
Photos : Louise Imagine