Brisures.
Les bordures du monde se brisent, se morcèlent, tiennent pourtant. Elles tiennent mais la fragilité de tout être les hérisse et les ponctue.
Je croyais la frontière entre les mondes
lisse et fine
et dessinée d’une main sûre. Dessinée d’un seul trait, à main levée.
Et la voilà dans toute sa finesse de fractale, brisée, brisure réitérée, réitérée à l’infini. Se répétant, se dupliquant, se reprenant, se redisant, se disant.
Approche.
Dans un souffle léger de vent, sous la caresse tiède de ta respiration,
la vie végétale
et qu’on dit immobile
se déploie
dans des formes et des réitérations et des répétitions de fractales
de plus en plus complexes. Approche.
Sous la limpidité et les questions de ton regard,
la vie végétale réitère ses formes
et calcule les possibilités à venir
de réitération.
Approche.
Encore un pas. La vie végétale s’étend se déploie se déroule.
Approche. On la dit immobile. Regarde. Son éclosion.
Sans doute procède-t-elle par
explosions
minuscules et silencieuses et lentes et presque invisibles à notre perception impatiente.
Brisures. Le monde est une fractale,
et nous nous promenons à la frontière
incertaine
de toutes choses et du vide.
Le monde est infiniment fragile
et
se déroule comme une phrase, sous nos yeux impatients. Syntaxe des êtres, dont les formes, les replis
s’articulent comme des propositions.
Approche et lis-moi la phrase du monde.
Texte : Isabelle Pariente-Butterlin
Photos : Louise Imagine
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Isabelle Pariente-Butterlin n’a fait l’immense bonheur de généreusement déposer ses textes, ici, accompagnés de mes images. Notre conversation reprenant alors, pour ma plus grande joie. Une respiration, mouvante.
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Quelle merveille !
Splendide… 😉
Merci de votre lecture !
Écriture végétale et photos digitales – comme des fleurs.